Mobilité étudiante : l’Odyssée à deux vitesses. L’INJEP publie une étude sur les séjours à l’étranger pendant les études

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Publié le 15 juillet 2025

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Modifié le 15 juillet 2025

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) publie une étude approfondie sur les séjours à l’étranger pendant les études. Réalisée auprès de 24 996 jeunes sortis du système éducatif en 2017, cette enquête révèle des différences marquées dans l’accès à ces expériences formatrices.

L’étude révèle que près de 40 % des jeunes ont effectué au moins un séjour à l’étranger dans un cadre scolaire, en dehors des vacances et loisirs. Ce taux atteint 48 % chez les étudiants du supérieur. Toutefois, les disparités entre filières sont nettes : 82 % des diplômés d’écoles de commerce et 81 % des ingénieurs sont partis à l’étranger, contre seulement 19 % des titulaires de CAP-BEP.

L’origine sociale joue également un rôle majeur : 49 % des enfants de cadres ont vécu une mobilité internationale pendant leurs études, contre 29 % des enfants d’ouvriers. Ces écarts se creusent dans l’enseignement supérieur, où seuls 8 % des enfants d’ouvriers sont partis, contre 28 % des enfants de cadres. Le niveau scolaire semble aussi influencer les opportunités : 54 % des bacheliers avec mention « Bien » ou « Très Bien » ont séjourné à l’étranger, contre 22 % de ceux ayant redoublé à l’école primaire.

La nature des séjours varie selon le niveau d’études. Dans le secondaire, ils sont généralement courts (une semaine en médiane), de type linguistique, avec des destinations concentrées sur le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne. Dans le supérieur, les séjours sont plus longs (en moyenne six mois) et plus diversifiés, incluant stages, échanges universitaires ou volontariats, avec une ouverture accrue vers des pays comme la Chine ou l’Australie.

Dans l’enseignement supérieur, 35 % des séjours sont intégrés au cursus, une proportion qui monte à 63 % dans les grandes écoles. Si seulement 8 % de ces mobilités mènent à l’obtention d’un diplôme étranger, 60 % permettent de valider au moins 15 crédits ECTS, ce qui en assure la reconnaissance académique.

Sur le plan financier, 37 % des séjours dans le supérieur bénéficient d’un soutien institutionnel. Les programmes Erasmus+ financent 57 % de ces mobilités, et les collectivités territoriales contribuent dans 44 % des cas. Enfin, 63 % des étudiants estiment que leur séjour à l’étranger a renforcé leur employabilité, en particulier grâce au développement de compétences linguistiques et d’adaptation.

Méthodologie

Cette étude s’appuie sur l’enquête « Génération 2017 » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CÉREQ), réalisée en 2020 avec le concours de l’Agence Erasmus+ France, du ministère de l’Enseignement supérieur et de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). Elle porte spécifiquement sur les séjours effectués hors vacances et loisirs durant la scolarité.

À propos de l’INJEP

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) produit des études et recherches sur les politiques de jeunesse, d’éducation populaire, de vie associative et de sport.

Pour consulter l’étude complète : Publication INJEP